joBerg2C 7ème étape

Glencairn Farm –Mackenzie Club

Distance 82 km

D+ : 914m

D- : 1356m

Water Point 1 :39km

Water Point 2 :63km

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Petit coup de blues ce matin, une petite gêne sur l’extérieur du genou gauche est apparue. Reprends-toi mon petit Cricri, faut pas mollir maintenant, plus qu’aujourd’hui et demain à tenir. Allez, un coup de téléphone à la maison malgré l’heure matinale pour me requinquer.

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Selon mon estimation basée sur les temps des vainqueurs de l’an passé, par rapport à hier cette étape sera plus courte d’environ 1 heure. Elle est aussi plus facile avec deux fois moins de d+. Reprendre plus de 4 minutes à Kristof sera donc plus difficile aujourd’hui, d’autant qu’il y aura 70% de singles, avec le risque d’être bouchonné. Sans complexe, je me place devant Sylvain dans le bloc de départ, faut parfois être gonflé dans la vie.

Le speaker nous conseille d’économiser nos forces en prévision de l’étape du lendemain plus difficile. Oui, cause toujours, pour moi ce sera la tactique dite Jean Alesi : A FOND, A FOND, A FOND dès le départ (en évitant toutefois sa fameuse sortie de piste dès le troisième virage).

Petite contrariété : le GPS indique batterie faible 2/3. Zut, j’avais pourtant fait le nécessaire hier soir. Trop tard maintenant pour faire quoi que ce soit. Il me faudra donc éteindre l’écran tant que ça roule en groupe et le rallumer dès que je serai seul. Et si jamais, j’ai de quoi recharger au fond de ma sacoche sous la selle.

8 h, premier bloc, neutralisé sous conduite sur route goudronnée ouverte. Tout le monde veut se placer, ça frotte beaucoup, je déteste ça car après tout je suis vététiste et pas routier. Comme hier, Georges adore. Le peloton occupe presque toute la largeur de la route, et quand du trafic arrive en face, ça serre et je flippe carrément.

Puis lâchage des fauves sur une gravel road. Poussière énorme, la pire depuis le début, je ne distingue plus rien au-delà de 2 concurrents devant. Si j’arrive à éviter la gamelle collective, le gros trou ou autre piège invisible, ce sera uniquement par chance. Je pense à Amandine qui a cassé une jante en carbone l’autre jour dans ces conditions. Et mrd, je ressens une légère douleur dans le genou gauche.

Je garde Kristof dans le collimateur, et je me fais violence en donnant le maximum dans toutes les bosses. Au sommet de l’une d’elle, une cassure se forme et Kristof se retrouve derrière, YES. Maintenant, faut continuer de gazer comme un fou pour ne pas le laisser revenir.

Premier single assez roulant, je suis un peu bouchonné par un gars en maillot Avis rouge.

Je lui crie un GO GO GO de ma plus belle grosse voix autoritaire pour qu’il avance ou qu’il fasse de la place. Mais non, pas moyen d’aller plus vite, zut, jusqu’au moment où Avis crève. Certes pas de bol pour lui, mais du coup la voie est libre pour moi.

Gaz à fond pour rejoindre le groupe devant où j’avais repéré Jérôme et son sac à dos jaune, qui est d’après ce que j’ai constaté sur les étapes précédentes un spécialiste des départs ultra rapides (Jérôme, pas le sac). Jérôme roule sans Karim suite à l’abandon de celui-ci sur chute.

Cricri bien placé, et donc Cricri content ! Puis à nouveau des pistes et des singles dans ce groupe de 10 qui avancent bien, dont Jérôme.

 

Cligue gulingue tchac clic clic clic : zut, c’est quoi ça ? Mon porte-gourde arrière qui branlotte sur la tige de selle, phoque ! J’avais pourtant dit au mécano de freiner ces 2 *#§$ de vis l’autre jour.

Je continue de rouler un moment, je ne veux pas perdre ce bon groupe.

Km 26, voilà une descente qui tabasse pas mal, en face je vois une bonne remontée. C’est l’occasion de m’arrêter pour revisser ce bazar, car si je continue, je vais finir par perdre le porte-gourde, la gourde et la mini-pompe, ou alors je vais casser la tige de selle. Donc je m’arrête. Sors mon outil multifonction. Dépose la gourde pour choper les vis. Mrd, les vis sont bien serrées, et ça bouge quand même, c’est carrément le support qui doit être cassé, avec ma clé imbus je ne peux rien y faire, mrd, mrd, mrd. J’improvise une solution avec les deux gros élastiques qui servent à maintenir la gourde en place pour stabiliser tout ça.

Bien entendu, personne ne m’a attendu. Mais (presque) personne non plus ne m’a doublé. Je repars tout seul, à mon rythme que j’essaie de maintenir très élevé, sans regretter les à-coups à l’arrière du groupe de tout à l’heure.

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WP 1, km 41, 1h46, je demande au stand mécanique de me scotcher tout ça. Pour rappel, papier collant se dit tape en anglais, et pas scotch, sous peine de grosse incompréhension voire de franche rigolade et de doigt sur la tempe. Sachet Isostar, bout de chocolat et banane, c’est reparti après 1’40 d’arrêt.

Puis beaucoup de singles. Je roule à nouveau avec Dany Singlespeed, sur un terrain qui lui convient bien. Dany se débrouille vraiment bien dans les descentes, c’est un vrai plaisir de foncer à ses trousses au milieu des arbres.

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Un lac avec deux ponts flottants, du personnel qui nous crie quelque chose que je n’ai pas compris, Dany s’enfile à toute vitesse sur le pont de gauche, je prends donc à droite. C’est mon premier vrai long pont flottant, et en plus il tourne, ç’est … euh… disons intéressant comme sensation.

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Bon, voilà la terre ferme, continuons de gazer sur tous ces singles, avec parfois 2 ou 3 autres gars. Nous traversons de grandes exploitations forestières, en croisant quelques camions de bois avec beaucoup de poussière. Mais les camionneurs sont sympas, surtout ici, car tous se rangent pour nous laisser passer. (L’article de loi mentionné à l’étape 1 ne concerne que les paysans, pas les bûcherons.)

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Une bifurcation, une piste qui continue tout droit, une autre qui part à gauche : je pars tout droit, 50 mètres coup d’œil au GPS, zut mauvaise direction. Demi-tour, piste de gauche, 50 mètres re-coup d’œil au GPS, re-zut, c’est faux aussi. Un peu de jardinage avec les autres gars avant que j’aperçoive une flèche orange sur un arbre et l’entrée d’un single au milieu des 2 pistes. Zut, perdu plus d’une minute par ici ! Mais pas de Kristof en vue.

Plus tard, un autre embranchement avec 2 gars, le premier part tout droit, le deuxième lui crie qu’il est faux, demi-tour, je suis le mouvement. 100 m sur l’autre piste, on est tout faux, alors re-demi-tour pour reprendre la première option. Encore au moins 1 minute de perdue, tcheu les nuls que nous sommes et moi le crétin de faire confiance aux autres ! Mais ouf, toujours pas de Kristof ! De toute façon, il n’est pas à l’abri de se tromper lui aussi dans la navigation.

Dans un passage dans ces sous-bois touffus sur jeep track, une seconde à ne pas regarder la trajectoire et je plonge dans une grosse baignoire de boue. J’évite la chute, mais le vélo, mes jambes et mes souliers pèsent quelques kilos de plus. Et mes pédales et la chaine n’apprécient pas tellement le traitement et me le font savoir.

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WP 2, km 65, 2h50, remplir la gourde avec un sachet de Sponser, avaler en vitesse chocolat, gel, coca, banane, admirez la diététique d’enfer, et moteur. Egalement 1’40 d’arrêt.

C’est dur, je suis à bloc depuis le départ il y a 3 heures mais les pulsations stagnent à 145-150. Les jambes sont bonnes mais le cardio est fatigué.

Revoilà Dany Singlespeed, avec un gars solo en rouge #364 et 2 équipes. Toutes les dernières bosses en plein soleil dans un paysage agricole de collines verdoyantes à se tirer la bourre, dur dur. J’ai hâte d’en finir et surveille la distance et le tracé sur le GPS. Je finis au mieux, derrière tous ces gars mais devant Dany.

 

Arrivée où comme tous les jours m’attend Sylvain. Vite prendre l’écart avec mon chrono en attendant Kristof, mais je me trompe de bouton par manque de lucidité.

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(Avec Daniel S)

Quelques minutes passent et le voilà. Est-ce suffisant ? WhatsApp depuis la Suisse d’où on me suit avec le live : j’ai repris 5’15 à Kristof, plus que 2’27 de retard sur la 2ème place, 24 minutes d’avance sur Eugene toujours 4ème. Et aujourd’hui, Sylvain m’a collé 13 minutes.

3h36.58, à 133/155 puls, 2736 kcal, 81.8 km à 22.6 de moyenne, 61.5 de max, 1120 d+/1450 d-, 13°/29°. Aujourd’hui, 30ème scratch, 8ème solo, 2ème master. Au général, je remonte 24ème au scratch, et reste 9ème solo.

Moi qui avais envisagé la joBerg sur un mode tourisme/randonnée, voilà que je me bats pour le classement et la 2ème place de ma catégorie.

Je suis content de ma journée, encore une belle étape de VTT, avec de l’engagement physique, et aucun concurrent ne m’a gêné dans les singles. Et malgré quelques errements dans ma navigation et ce problème de porte-gourde, j’ai repris beaucoup de temps sur une étape relativement courte : demain, ce sera plus long, donc en théorie je pourrais reprendre encore plus de temps à Kristof. Pour cela, il faudra rester très concentré sur la navigation et continuer de bénéficier de la chance : aucune chute, aucune crevaison ni vrai pépin mécanique depuis le premier jour, pourvu que ça dure. Et surtout, il me faudra de bonnes jambes et un bon estomac. C’est sûr, demain au départ, je partirai à la chasse au Kristof! Ça va charcler !

Massage par Suleena, aujourd’hui pas terrible. Elle n’arrive pas à dénouer mes deux points durs dans les quadris et y consacre beaucoup de temps. Une de ses copines de la physio vient me voir et me propose d’essayer avec elle une méthode avec des aiguilles. Je ne comprends pas tout, mais comme par miracle mes nœuds se défont à ce moment, ouf je l’ai échappé belle. Mais du coup, nous n’avons pas eu le temps de vraiment masser les mains et les avant-bras. Ce qui fait que le soir, je n’arrive pas à me servir avec la pince à salade, ni à couper ma viande. Mon genou gauche est douloureux, sur la face externe dans le bas du quadriceps. Merci à Sylvain pour la consoude.

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Après le massage, mangé 2 gros pains sandwichs avec fines tranches de poulet et de bœuf, avec salade de pâtes et patates douces. Le soir, des pâtes et des morceaux de poulet dans je ne sais quoi.

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