marathon et semi-marathon

Je suis plutôt orienté nature, mais j’ai tout de même participé à quelques courses sur route. Un petit retour ici:

2007, mon premier et jusqu’ici unique marathon.

Je n’avais pas trop d’idée quant au temps que je pouvais viser, mais suite à ce que j’ai pu lire ici et là, et aussi à quelques conseils qu’on m’avait donnés, je me suis mis dans le box de départ avec le meneur d’allure de 3h30.

Top départ, et après 5 minutes, je me dis que c’est trop lent comme rythme, je suis vraiment en aisance respiratoire. Non, c’est vraiment trop lent, je perds patience, alors j’accélère et pars devant, à l’aise Blaise.

J’avais prévu de rester vers 145-150 puls. Mais voilà, mon pulsmètre de l’époque, (une marque finlandaise qui n’est pas Polar ) ne fonctionne pas à cause de la ligne de chemin de fer qu’on longe tout le long de la course (c’était le marathon de Lausanne) . Tant pis, j’irais au feeling.

Je cours en compagnie de quelques gars, et je leur demande quel temps ils visent avec ce rythme : ils me répondent 3h20/3h25. Mais je trouve que c’est encore trop lent , je me sens super bien, alors j’accélère encore un petit peu. Et avec 5 ou 6 gars, on se tire des relais, à la file indienne, comme à vélo, ça avance pas mal, enfin !

Les ravitos défilent, super, et je tiens un rythme très régulier sur toutes ces tranches de 5 km : 24 minutes. Content, le Cricri ! Au loin j’aperçois le groupe du meneur d’allure de 3h15.

Au semi, demi-tour pour revenir sur Lausanne sur l’autre côté de la route. Si je tiens ce rythme, je termine facile en 3h20, voire même un peu moins si j’accélère sur la fin.

Et là, tout à coup : PAF !! Je me ramasse LE MUR en pleine poire ! Oui, le fameux mur des 30 km que les marathoniens parait-il connaissent bien. Sauf que pour moi, c’est le 22ème km ! Oh là là, je sens que la suite sera très difficile.

En face de l’autre côté de la chaussée, le groupe avec le meneur d’allure de 3h30 me croise. Je révise mon objectif à la baisse : terminer devant ce groupe.

La suite n’est qu’une longue plongée en enfer. Le groupe des 3h30 me rattrape, et le meneur d’allure m’encourage en me dépassant. Dur dur, je n’arrive pas à m’accrocher, et je dois le laisser filer. Un très long moment de souffrance plus tard, le groupe de 3h45 me dépasse à son tour : je me prends une de ces tuées au moral !

Sur la fin, je dois me forcer à chaque pas pour pouvoir continuer à avancer. Et je termine complètement détruit en 3h48.

photo005

En arrivant à la maison, je n’arrive pas à sortir de la voiture tellement mes jambes sont fracassées. Et ensuite, j’ai marché comme un petit vieux pendant 3 jours.

Avec le recul, je me dis que j’aurais mieux fait de rester avec le meneur d’allure de 3h30, que j’aurais certainement réussi à suivre jusqu’au bout. Mais pour ça, il aurait fallu que je sois patient.

Tout ça, c’était 9 semaines après le Grand Raid et 7 semaines après la fin de saison VTT. Et 7 semaines de préparation spécifique pour un marathon après une saison de vélo, en allant courir quand même régulièrement depuis des mois, pour moi, ce n’est pas assez. Ici, ce sont clairement les jambes qui m’ont fait défaut.

2010, semi-marathon de Lausanne. (Remarquez que Cricri, dans sa grande sagesse , s’était d’entrée lancé sur un marathon, puis ensuite seulement sur un semi…)

Pas de compétition VTT cette année-là. Je suis beaucoup mieux entrainé pour la course à pied, j’ai aussi plus d’expérience. Et suite à quelques autres courses et mes temps au km, je sais que je peux espérer finir en 1h32, voire même 1h31. Donc je vise le meneur d’allure de 1h30.

Top départ. Il y a quelques virages à angle droit sur le premier km, et je dois envoyer la sauce pour rester au contact : c’est parti vraiment fort, je trouve, je ne sais pas si je vais pouvoir tenir ce rythme. Heureusement, une fois sur les lignes droites en direction de Lausanne, il n’y a plus ce phénomène d’accordéon, et le groupe des 1h30 se stabilise, avec environ 40 personnes. Ça va vite, le rythme est très soutenu pour moi, mais je tiens le choc.

Premier ravito, 5ème km, le meneur d’allure ne ralentit même pas. Je saute donc ce ravitaillement.

10ème km, 2ème ravito, idem, ça ne ralentit pas, mais j’essaie de prendre un gobelet en passant. Et je m’en mets partout, sauf dans la bouche. De chien, mais comment ils font pour boire en courant sans ralentir ?J’ai perdu 10 à 15 mètres et dois faire un gros forcing de 5 minutes pour recoller le groupe.

15ème km, ravito, je m’arrête 3,5 secondes pour attraper un gobelet et boire 1,5 dl pour faire descendre le gel que je viens d’avaler. Et pour reboucher à nouveau un trou de 20 m, je dois forcer comme une bête. Je ne suis plus dans l’aspiration du groupe, là, juste devant. Mais cette fois, je n’arrive pas à réduire l’écart. Mètre après mètre, le groupe s’éloigne. ZUT, ZUT, ZUT et ZUT ! Je serre les dents et termine le plus vite que je peux.

Et à l’arrivée, 1h30 et 46 sec. Le meneur d’allure :1h30 et 0 sec ! Cette fois, les jambes étaient bonnes de bout en bout, merci l’entrainement depuis des mois, et c’est le souffle qui m’a manqué. Je pense avoir atteint mon maximum ce jour-là, à 168 puls moyennes, et 176 sur la fin. Et c’est grâce au meneur d’allure et au groupe autour de lui que j’ai pu terminer avec ce temps inférieur à mes pronostics.

Laisser un commentaire