joBerg2C 4ème étape

Sterkfontein Dam-Emseni 

Distance : 93km

 

D+ : 1100m

D- : 1706m

Water Point 1 :43km

Water Point 2 :74km

profil 4

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Instantané 40 (27.05.2017 11-01)

Aujourd’hui, premier départ par bloc, dans le premier pour moi. Mais tout d’abord 6 km de route goudronnée pour rallier l’arche de départ.

Mon vélo grince au niveau du roulement endommagé, zut !

Deux gazelles traversent la route, et il y en a tout un troupeau un peu plus loin.

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Nous sommes une centaine dans ce premier bloc, dont Sylvain, Félix et Georges les Jaunes. Il y a aussi Michel à mes côtés, dont le BMC est marqué à son nom avec un petit drapeau belge.

Top départ, ça roule vite sur gravel road sur une vingtaine de km, dans un gros nuage de poussière. Je suis collé aux roues de Félix et Georges. Il y a des cassures et des groupes de 20 à 30 concurrents se sont formés.

Dans le single qui monte vers Great Wall My China, je mets encore un peu plus les watts pour prendre de l’avance, et double du monde dans les portions les plus raides, dont une équipe de Français, Jérôme et Karim.

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Nous longeons une grande falaise qui domine la plaine plusieurs centaines de mètres en contrebas. Au sommet, tout seul, mini pause photo, c’est beau, avec cette vaste étendue à mes pieds.

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Félix et Georges passent, avec d’autres. Je prends les roues. Toute la première descente dans les roues de Georges, ce n’est pas souvent que je descends un single juste derrière un triple champion du monde.

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Il y des bouts qui remontent, j’ai l’impression que nous sommes un peu bouchonnés par les deux Français. Georges s’arrête, du coup je double Félix et les deux autres. Le reste de la descente à mon rythme, personne devant, pas de poussière, le pied, avec des passages ultra rapides comme j’aime.

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WP 1, km 33 (et pas 43), 1h29, un sachet d’Isostar, une banane dans la poche et redépart en chasse-patate derrière les 2 Jaunes Félix et Georges à nouveau devant. Et à nouveau je me demande comment ils font pour se ravitailler aussi rapidement. Tout un groupe se reforme, je suce les roues en essayant de m’alimenter régulièrement car je veux absolument éviter tout coup de fringale. On enquille des routes très rapides avec la poussière qui va avec.

Puis un long passage en single à la file indienne. Km 45, j’aimerais encore manger quelque chose, mais je n’ose pas lâcher le guidon. Cela me perturbe, et en plus je surveille une grosse vache avec de belles cornes juste à côté du chemin, je ne suis pas concentré sur le pilotage… oh punaise je manque de percuter Félix!

J’évite de justesse de m’étaler car je ne parviens pas à me déclipser des pédales, tout est grippé à cause de la poussière. Pas le temps de reprendre mes esprits que je m’envoie dans une ornière. Là, je ne sais toujours pas comment j’ai réussi à m’en sortir sans chuter, de la chance ! Juste le temps de me dire de me reconcentrer que je plonge dans une ornière d’un mètre de profond remplie de hautes herbes. Tcheu quel nul je suis, tout de suite j’ai à l’esprit des serpents, araignées et autres bébêtes qui piquent ou qui mordent. Je saute hors de ce trou moins d’une demi-seconde après y être entré.

Une pause s’impose, trois chaleurs en 20 secondes à peine, je fais vraiment du n’importe quoi en ce moment. Alors autant profiter de l’arrêt pour avaler quelque chose.

Bien entendu, on ne m’a pas attendu, derrière personne non plus à l’horizon. Je repars le mors aux dents pour revenir au plus vite. Ça descend, j’arrive vers des habitations, des gens s’agitent sur la gauche à une bifurcation, donc je plante les freins et tourne à gauche. Contrôle du GPS, zut, c’est faux, fallait continuer à descendre tout droit. Demi-tour fissa. J’ai perdu toute ma vitesse, re-zut, ce n’est pas comme ça que je vais rattraper le groupe.

Full gaz, ça tabasse et je déboule sur une large gravel road très roulante. Selon mon roadbook collé sur le guidon, c’est comme ça sur les 30 km suivants et je me retrouve tout seul, zut, zut et zut ! Devant, sur la route qui serpente à flanc de colline, à un bon km  un groupe de 8 à 10 cyclistes, et encore 1 km plus loin un autre groupe avec les deux maillots jaunes de Félix et Georges.

Que faire ? Derrière toujours personne en vue. Alors gaz pour essayer de reprendre au moins le premier groupe. J’envoie les watts au max pendant 10 minutes et parviens à faire la jonction. Je souffle et récupère un peu en étudiant la situation.

Une fois à l’abri, ça ne roule pas bien vite. Devant, un seul gars roule, un grand noir baraqué, et personne ne le relaie. Il s’énerve un peu et le fait savoir. Michel prend un petit relais, je relaie à mon tour. Mais personne ne me suit. Pourtant j’ai pris garde à ne pas trop appuyer, comme me l’avait conseillé Georges. Tcheu, ça m’énerve cette bande de clampins. Alors tant pis, je pars seul, en envoyant de nouveau la sauce au maximum pour chasser le groupe avec Félix et Georges qui s’est encore éloigné.

Je me sens fort, les jambes répondent présent, mais il doit bien rester encore 40 km jusqu’à l’arrivée de l’étape. Tant pis, je ne gère rien, j’envoie les watts, on verra bien.

On quitte enfin la gravel road au milieu des cultures pour entrer dans un secteur de savane avec jeep tracks et singles. Je rejoins un à un des gars du groupe de devant qui a dû exploser. Je gère la moindre, vu la montée qui va arriver, mais je distance facilement tous ces concurrents. Michel est aussi sorti du groupe et m’a rejoint.

WP 2, km 59 (et pas 65), 2h26, Félix et Georges et d’autres gars sont encore là, yes ! Vite un gel, échange de ma deuxième gourde de Sponser et je repars droit derrière Georges. De chien la chassée que j’ai dû faire pour le rattraper depuis ma mésaventure dans ce trou : 40 minutes à bloc à cause d’une petite erreur ! Mais je me sens toujours bien, pas entamé, au contraire je me sens très fort avec de très bonnes jambes.

Depuis là, ce n’est que single jusqu’à l’arrivée.

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Ça grimpe, Georges s’arrête pour une pause technique, je double Félix et ne les reverrai plus avant la ligne. Des jambes de folie, génial, une nouvelle grande séance de Pac-Man commence. Et un, et deux, et trois, un autre, et encore un autre, etc. (Pour celui qui en douterait, je sais compter plus loin que trois, mais je ne veux pas étaler ma science à tout bout de champ.)

Au milieu de quelques vaches, je double aussi Daniel S qui m’encourage en passant, merci c’est sympa. Puis encore un concurrent italien, Francesco, avec qui j’échange quelques mots.

Single Rock’n’roll, génial, une bonne descente rapide comme je les aime, génial bis, et pour tout ça mon vélo tout-suspendu : génial ter ! Le méga panard.

Une traversée de route vers le km 69, puis un point de ravitaillement, 3h03. Un Berocca Boost, je complète une demi-gourde avec du Coca dilué. Michel déboule et passe tout droit, mais d’où il sort celui-là ? Je repars, forcing, je passe devant. Juste avant ce que je crois à tort être la descente finale, il me double. Michel va très vite, tcheu je dois sortir le grand jeu pour suivre.

Un plat avec une ravine et une espèce d’oued à sec à traverser me permet de repasser devant facilement. Je demande en français à Michel s’il connait la suite. Il me répond que non, ouh le vilain menteur ;-).

Je le distance dans une petite montée. Puis enquille encore un single génial à toute berzingue, le super pied. Je double un gars en jaune. Michel me talonne à nouveau, je laisse passer et n’essaye même pas de suivre tellement il est rapide. Et même très rapide : j’hallucine qu’on puisse rouler aussi vite dans ce genre de course. Et bien Michel, ce sera sans moi, car l’hôpital sud-africain, non merci. Ce n’est pas de la nosocomephobie, c’est la sonorité de ces mots qui me déplait : « Allô la REGA, c’est pour un rapatriement sanitaire aérien depuis un hôpital sud-africain » : je trouve que ces mots sonnent très mal musicalement, donc je vais éviter et laisse partir Michel.

Vers le bas, des virages relevés qui permettent de gazer à toute vitesse. Un super bon spot de folie !

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Un autre gars en jaune à doubler, puis un autre en bleu.

Passage à plat, j’aperçois l’arrivée au loin. Derrière, un gars dans ma roue et que je n’ai pas entendu arriver, alors que je n’ai pas vraiment l’impression de m’être trainé. C’est le gars en bleu qui a rehaussé son niveau. Je donne tout ce qui reste et franchis la ligne devant, YES !

Sur la ligne, le speaker annonce mon nom, comme les autres fois, et je suis accueilli par Sylvain et Régis, un copain belge très sympa : merci les gars, ça fait plaisir, et aussi de pouvoir vider son sac à chaud pour décompresser.

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Je suis assez content de moi : aujourd’hui 62km à rouler fort en gardant la pêche jusqu’au bout.

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Content aussi car j’ai pu rouler tout seul à mon rythme sur tous les singles sans être gêné, sauf un bout derrière Georges et un autre derrière Michel. Mais eux, ils savent rouler.

3h35 à 138/158 puls, 2884 kcal, pour 82.7 km à 23.1 de moyenne, 63.2 de max, 970 d+ et 1650 d-, 10° min 26° max.

Nous sommes à la veille de la cinquième étape, alors comme me l’avait conseillé Georges, je consulte le classement et les écarts. Sur la feuille des résultats du jour, Michel est crédité de 3’26 d’avance sur moi, impressionnant le boulevard qu’il m’a mis en si peu de temps. Mais au général, il est à 40 minutes derrière.

(EDIT : En consultant le classement final à la fin des 9 jours de course, Je vois que Michel est DNF sur les 2 dernières étapes. J’espère sincèrement que son abandon est dû à une casse mécanique, et pas suite à une chute, mais j’ai des doutes après avoir vu les risques qu’il a pris sur cette 4ème étape.)

Le gars en bleu qui finit juste derrière moi aujourd’hui, c’est Eugene, précisément celui qui est 4ème dans ma catégorie. Eugene veut s’accrocher et me reprendre la troisième place ? Il a 4’57 de retard sur moi au général. Mon objectif des prochains jours sera donc de le distancer pour de bon pour assurer le podium de la catégorie. Devant, à 13’30’’, le 2ème solo Master, Kristof.

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Une autre cloque au pouce droit et 2 autres en dessous de l’annulaire et majeur droit. Demain, je mets de la crème ASSOS sur la main et/ou protège avec des sparadraps et du scotch de tapissier. Ce matin, je n’avais pas mis de crème solaire sur les jambes, bilan : je suis cramé rouge, pas malin !

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Sur le vélo, le roulement a grincé toute la journée, la 1ère vitesse a du mal à rester en place, heureusement elle n’a pas beaucoup servi. Le mécanicien va aussi faire un service de la roue libre ce soir.

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Douche, massage chez Suleena, petite fluette mais qui appuie très fort aussi, et aussi avec le sourire. Je me fais aussi masser les épaules, mains et avant-bras.

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Puis direction le réfectoire : salade de pastas, roastbeef et patates douces, 2 grosses portions. Sieste, noter ces quelques mots sur mon calepin, préparation du matos, dîner et au lit à 20h.

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